... ARLES ... FERIA DU RIZ 2015 ... LA CORRIDA-SPECTACLE FAIT LE PLEIN ... PAR PAUL BOSC ...

La corrida-spectacle fait le plein

Menacée de l’intérieur comme de l’extérieur, la tauromachie a, peut-être, trouvé la solution pour retrouver un public perdu : le show intégral tel que nous l’avons vu à la Feria arlésienne avec la corrida-goyesque devenue rituelle depuis de nombreuses années pendant la feria du Riz.

Le concept s’est depuis étoffé et il ne suffit plus de décorer l’amphithéâtre, de le parer de fresques ou de couleurs, de colorer le sable et recouvrir les barrières de papiers couleur mais d’organiser tout un spectacle.

Si, à une époque, la soprano, ou le ténor, n’était là que pour chanter « l’air du toréador » qui accompagne le paseo, aujourd’hui ils suivent les faenas et interprètent des « classiques » que tout le public peut scander.

Marie Hugo, arrière-arrière-petite-fille de l’auteur des « Misérables » avait choisi le bleu pour le sable et le fuchsia pour les barrières comme couleurs de référence et il faut reconnaître que l’arène avait belle allure à l’heure du paseo.

Au programme le rejoneador Pablo Hermoso de Mendoza et ses montures de toute beauté et El Juli et Juan Bautista, élégants dans leurs tenues de l’époque du célèbre peintre et portant leurs bicornes à la main.

Là-haut, au-dessus de l’orchestre Chicuelo II, Nicolas Gambotti, ténor et Cécilia Arbel, soprano encadrés par la chorale Escandihado.

... Photos "d'en-haut" de Jean-Claude CARBONNE et Daniek CHICOT ...

Les gradins sont pleins et il ne reste plus un seul billet à la vente, événement qui ne se renouvelle pas à toutes les courses.

C’est, sans doute ce décorum qui est le secret de cette réussite. Car une affiche comme celle proposée a été vue et revue et n’aurait pas attiré autant de public si ce n’était la magie de quelque chose de différent.

Le décorum, l’ambiance, la mise en scène, la musique, les chanteurs, les couleurs : tickets gagnants ...  mais qui voudrait s’en plaindre ?

Et l’on a déjà oublié la médiocrité des deux premiers Parlade réservés aux toreros à pied pour ne se souvenir que du 4^e et du 5^e qui ont permis à El Juli et Juan Bautista de brandir 2 oreilles chacun et sortir par la grande porte. Le caballero s’est contenté de gagner une oreille à chacun de ses adversaires de Los Espartales qui suivaient les montures du cavalier comme de bons toutous.

Seul petit bémol  si l’on peut dire : « l’Hymne à l’amour » n’a pas du tout été apprécié par le Madrilène qui a fait interrompre, au cinquième toro, le chant et la musique pour un « paso doble » plus rythmé avec sa faena.

Le public est sorti conquis, ravi de ce spectacle. Sûr qu’il reviendra  à la Goyesque d’Arles. C’est déjà un pari gagné.

Surtout quand on voit le peu d’intérêt porté à la corrida du dimanche avec les Cebada Gago.

Certes le temps était maussade et la météo pas optimiste mais le public a boudé cette journée qui, en matinée, a vu une bonne novillada de Robert Margé, même si elle a manqué un peu de force, mais qui a laissé 1 oreille à Lilian Ferrani, 3 oreilles à Manolo Vanegas et 4 oreilles à Andy Younes).

En fin d’après-midi les Cebada étaient âpres et durs et seul Alberto Aguilar a coupé une oreille au 5^e après une faena de combattant alors qu’il avait échoué lamentablement avec les aciers à son premier.

Fernando Robleño a également eu les mêmes déboires au 6^e et Medhi Savalli, même sans trophée, démontre sa vaillance et sait régaler le public avec la pose des banderilles.

... Photo "Paco" Patrick Colléoni ... torobravo.fr ...

Cette Feria du Riz était la dernière organisée par les frères Jalabert qui cèdent à Juan Bautista, sa sœur Lola et Alain Lartigue les clefs de l’organisation des cinq prochaines années tauromachiques d’Arles.

... Photo DR ...

Toute l’aficion attend des idées nouvelles pour que vive la tauromachie.

Paul Bosc

Un grand merci à l'ami Paul pour ce texte ... "Jiès"