Excellente novillada de Enrique Ponce
La reseña de "Santiago"
Le jeune ganadero Enrique Ponce a envoyé à Nîmes un lot de luxe. Six novillos bien faits, de présentation irréprochable, prenant deux vraies piques sans se faire prier, conservant une charge vive, et possédant une toréabilité comme en rêvent tous les toreros. Tous seront applaudis à l'arrastre. Seul le lot de Galvan posa quelques petits problèmes, disons qu'il fallait un peu plus les consentir, car les quatre autres étaient de carril. Ponce avait choisi avec soin cette novillada nîmoise, et son mayoral qui filma toute la course, faisait un compte rendu téléphonique à chaque fin de lidia.
Thomas Dufau (Ivoire et or) faisait ses adieux de novillero avant son alternative du mois de juillet à Mont-de-Marsan. On sent le sympathique garçon prêt pour la catégorie supérieure.
Son premier novillo (n° 10, 439 kg) passait sans problème des deux côtés lors des véroniques de réception, montrant une alegria et une noblesse de bon aloi. La première pique sera poussée, mais il en sortira seul. La seconde est également poussée et durera longtemps. David Galvan fait un quite par des véroniques lentes et templées, auquel Dufau va répliquer par des chicuelinas. Il débute sa faena par deux cambios de dos serrés, et poursuit par des séries de cinq redondos lents. Le novillo est excellent, un carreton. A droite les séries sont de qualité, un peu moins à gauche. Ensuite nous avons droit aux dosantinas en rond et à plusieurs tours, puis à des manoletinas pour finir. Dufau porte une estocade tombée avec hémorragie, qui limite les trophées à une oreille. Le novillo est applaudi.
Son deuxième novillo (n° 37, 469 kg) est un beau castaño qu'il reçoit par une larga cambiada de rodillas suivie de véroniques. Le novillo est mis en suerte à la pique par galleos (chicuelinas marchées). La première pique sera longue et appuyée, après quoi, Dufau fait un quite par saltilleras. La deuxième rencontre est symbolique. Dufau attaque sa faena par de lents muletazos car le novillo est un peu éteint. Suivent deux séries de la droite, main relâchée. A gauche ça cafouille et le diestro n'insiste pas et revient sur le bon côté. Il donne des dosantinas puis serre quelques bernardinas avant de porter une estocade verticale qui ressort seule. Deux descabellos sont nécessaires. Salut aux tiers et novillo applaudi.
David Galvan (bleu et or) était attendu après ses récents succès en Espagne. Il a l'allure du Juli jeune, et donne l'impression d'attacher beaucoup (trop ?) d'importance à la gestuelle.
Son premier novillo (n° 36, 452 kg) est un beau castaño, œil de perdrix, qui se montre plus compliqué et qui serre sur la gauche. Galvan va se limiter à lui donner quelques capotazos d'observation. La première pique est appuyée, le seconde plus légère. La faena commence par des doblones et le novillo se retourne vite, avec une charge courte. David Galvan va exécuter une faena valeureuse, tirant les passes une à une. Il va donner une bonne série de naturelles à haut risque, sans rompre d'un pouce. Dans la série de la droite qui suit, il sera pris et voltigera sans conséquence sur les cornes. Il va reprendre avec réussite et en termine avec des ayudados. L'estocade sera un peu plate. Galvan sera chaudement applaudi.
Son second adversaire (n° 31, 430 kg) est reçu par par de belles véroniques templées et esthétiques. La première pique est sévère et dure longtemps, par contre la deuxième ne sera qu'une rencontre. Fernando Adrian donne un quite par farols. Galvan brinde son novillo à El Juli, présent dans le callejon, puis trace de beaux derechazos. Malheureusement le novillo ne transmet pas beaucoup. Les séries de naturelles sont également de très bon niveau. Galvan porte une estocade trasera et de biais. La seconde sera correctement placée. Le jeune homme écoute quelques applaudissements.
Fernando Adrian (Champagne et or) sera la révélation et le triomphateur de la matinée, tout au long de laquelle il va montrer une maturité extraordinaire pour un novillero qui a récemment commencé en novilladas piquées.
Son premier novillo (n° 32, 409 kg, poids affiché, mais chiffre des dizaines paraissant erroné) est un castaño oscuro qui est applaudi à son entrée en piste. Il lui lie de belles véroniques avant de l'amener au cheval pour une pique courte. La deuxième sera appuyée, après quoi Thomas Dufau fait un quite par véroniques et tafalleras. Adrian débute la faena par des muletazos par le haut, en va et vient, pieds joints et immobiles. Le novillo est très bon, possède une charge généreuse qui permet les cites de loin initiant des séries de redondos longs et galbés. Il y aura de bons derechazos avec cambio de dos en cours de séries. A gauche, le novillo est de même qualité. Il transmet et met en valeur le travail du torero, lui-même à la hauteur de son opposant. La dernière séquence sera donnée dans les cornes, avant quatre manoletinas. Adrian porte en force une estocade d'une demi-épée qui couche le novillo de Ponce. Une oreille parfaitement justifiée est accordée, et le Ponce sera applaudi à l'arrastre.
Mais c'est au sixième (n°9, 485 kg), un noir au beau trapio, que le jeune torero va donner toute sa mesure et montrer sa maturité. Il le reçoit à genoux pour quatre farols à la suite, se relève pour donner une véronique, puis retombe à genoux pour conclure d'une larga cambiada. Le public est en transe. Le novillo pousse dans la première pique donnée avec modération, tout comme dans la seconde. Dufau fait un quite par delantales. Fernando Adrian demande les banderilles et pose trois bonnes paires, la dernière au quiebro. Après avoir offert son novillo à El Juli, Adrian réalise une entame de faena par trincheras et passes hautes où le novillo confirme qu'il est excellent. Il part de loin et charge avec alegria. Il possède ce qui s'appelle du son. Il va permettre une débauche de séries de muletazos plus longs, lents et templés, les uns que les autres. C'est superbe.
Le jeune maestro prend la gauche, et c'est encore meilleur. Il reste quieto, maître de lui, toréant reposé et mettant en valeur les qualités de son partenaire. Ensuite nous verrons une série de cinq naturelles lentes et liées au pecho jusqu'à l'épaule contraire. Autres séries surréalistes de lenteur.
Un pinchazo précède une estocade entière qui devait déboucher sur de nombreux trophées. Hélas, le puntillero va faire relever le novillo à deux reprises, et Adrian devra descabeller. Une oreille de gala, et vuelta du novillo sous l'ovation.
©Photos Daniel CHICOT
Adrian, qui va remporter la cape d'Or, fera la vuelta en compagnie du mayoral de la ganaderia de Ponce. Pas plus de 2000 spectateurs ont assisté à la plus belle et complète course du cycle férial. Les absents ont eu tort, extrêmement tort.
"Santiago"
Merci à "SANTIAGO" pour sa reseña
D'autres photos et l'abum complet habituel seront publiés d'ici peu en fonction de mon temps disponible ... vous en serez avertis le moment venu ... sinon venez jeter un coup d'oeil régulirement ... A très bientôt
"Jiès Arles"