… REMISE DES TROPHEES 2014 A LA MULETA D’ARLES … CONVIVIALITE … AFICION ET EMOTION …

… REMISE DES TROPHEES 2014 A LA MULETA D’ARLES …

… AFICION ... CONVIVIALITE ... EMOTION …

Encore un rendez-vous et un moment traditionnels en ce début décembre hivernal et pluvieux pendant lequel le mundillo se repose après une temporada qui, d’avril à septembre, a occupé presque tous « nos » week-ends

Ce rendez-vous c’est celui donné par le bureau de la Société Taurine La Muleta d’Arles à ses membres et ses amis aficionados pour le remise de ses trophées 2014.

La bodega, qui connaît une grande animation pendant les ferias, avait fait le plein une nouvelle fois vendredi soir avec, cette année, des lauréats qui sont rarement honorés dans les palmarès « taurins » qui foisonnent et dans lesquels il est plus courant de voir ou revoir « les mêmes », les figuras et ceux qui triomphent.

Alors, pour une fois, le président Yannick Jaoul et sa quadrilla ont voulu sortir des sentiers battus et mettre en lumière d’autres « figures » dont le rôle n’est pas forcément de briller dans et hors des arènes.

Cela s’est senti dans l’ambiance de cette réception, conviviale comme toujours, mais empreinte de retenue et d’émotion. Pas de « selfies », pas de signatures ou de photos avec « le maestro » vedette » de  la soirée pour la bonne et simple raison que dans ce palmarès, et ce n’est pas leur faire injure que de le dire, il n’y avait pas de « vedette ».

Juste des professionnels, certes connus et reconnus, qui ont fait, et bien fait, le boulot dans leur domaine respectif au service des aficionados, du public ou de leur(s) maestro(s) mais qui ne sont pas en tête d’affiche et rarement mis sur le devant de la scène.

C’est ce qu’à fait la Muleta d’Arles qui n’est pas, n’en déplaise à certains, un club taurin ou un « CTPR » comme les autres.

De part son nom d’abord, qui fleure bon le début du 20^ème siècle, car « La Muleta » est une « Société Taurine » plus que centenaire, créée à une époque ou le mot « club » n’était pas francisé et galvaudé …. Enfin, je crois !

De part ses choix, aussi, qui en matière de toros, de toreros ou de lidia ne font pas toujours l’unanimité … c’est une ligne de conduite voire une philosophie dont d’autres peuvent s’inspirer mais je n’engagerai pas le débat ici et maintenant. Et, après tout, chacun, chez nous, est (encore) libre de penser, faire et dire ce qu’il veut … ou presque !

Des choix qui, comme ce soir-là, sortent des drailles battues en nommant comme « Lauréats des Trophées 2014 de La Muleta » un couple de commerçants, un razeteur de « l’Avenir » et deux banderilleros dont l’un est au début de sa carrière et l’autre qui peut justifier de, bientôt, 35 ans d’expérience.

Catherine et Jean présentés par Elisabeth

Le couple de commerçants, et même de « petits commerçants de centre-ville » (ce qui n’est en rien péjoratif ou réducteur) c’est … « Catherine et Jean » … Catherine Le Guellault et Jean Colomina … « Passionnés «  de la boutique du même nom, rue Réattu que « tout le monde » connaît en Arles. Sauf que les 2 ferias locales, et ce qui se passe le reste du temps, ne suffisent plus pour assurer la pérennité du lieu en période de crise et face au développement des nouvelles techniques de distribution. Chez eux on trouve tout ce qui se fait en terme de livres et de disque ayant trait à la culture taurine et tauromachique et il ont leurs fidèles voire leurs inconditionnels mais, malgré cela, ils sont contraints de se couper la colleta. Mais, et ils nous l’ont assuré, si la boutique ferme ses portes les « passionnés » seront toujours présents, sous une autre forme et la salle Jean & Pons Dedieu servira encore de cadre pour les évènements et animations qu’ils savent organiser. Pour leur engagement et leur action, passée et future, ils méritaient cet honneur de la Société Taurine La Muleta et de ses membres.

Emus, et au-delà, ils ont reçu ce trophée, prononcé quelques phrases et offert un recueil « pour la bibliothèque de La Muleta » avec, chacun, un regard qui en disait plus long que leurs paroles. Et, au passage, si vous voulez acheter le calendrier de la Reine d’Arles 2015 allez plutôt chez eux qu’à … Fourchon (ça c’est moi qui le rajoute).

Youssef Zekraoui présenté par Max Paul

Deuxième récipiendaire de la soirée … le raseteur Youssef Zekraoui, Vainqueur du Trophée de l’Avenir 2014 qu'il a reçu dans les arènes de Vauvert le 5 octobre dernier. Un succès peu banal  pour ce gamin du Trébon, destiné plus au foot qu’au razet. C’est la course camarguaise qu’il choisira alors que, dit-il, « au départ j’avais peur » et que sa mère s’opposait « farouchement à ses mauvaises fréquentations … celle des taureaux » comme le citera Yannick Jaoul dans sa présentation. Une carrière de razeteur commencée avec succès mais qui s’arrêtera brutalement le 29 août 2013 à Jonquières-Saint-Vincent. Ce jour-là, terrible accident, infligé par Béchet, taureau de Saumade avec pour conséquences 5 « trajectoires », 8 mois d’arrêt et une carrière brisée. C’était sans compter sur la volonté et le courage de Youssef et grâce au soutien de Daniel Siméon. Revenu, et avec les succès de 2014 qui l'ont conduit jusqu'au 1er rang du trophée de l'Avenir, son nouvel objectif pour l’an prochain se fera au sein des « As ».

Timide et impressionné, à côté d'André Lopez, Youssef recevra son trophée des mains de Max Vanel après le rappel de ses principaux succès en 2014 et quelques brèves réponses aux questions de Yannick Jaoul … timide et impressionné, je vous l’ai déjà dit.

Le président Jaoul, dans son discours de présentation du 3ème lauréat, nous dit que Raphaël Viotti, banderillero depuis 2008 (seulement !) lui a confié « Je préfère la cape aux banderilles » rajoutant « j’espère améliorer le toro » en évitant de le rémater au burladero et en lui donnant « un minimum de passes justes »  … on ne peut que penser à nombre de « brega » vues au cours de la temporada et bien éloignées de ces « soucis » ! Et à la question « Quel est le mot qui te définis le mieux … banderillero, péon, subalterne ? » il répond « C’est le torero qui détermine ce que l’on est » Et la pose des banderilles dans tout ça ? Accessoire pour nombre de toreros ? Peut-être mais, surtout et en substance, «  le banderillero n’est pas là pour briller et se mettre en vedette », mais pour poser le mieux possible et préparer la faena du maestro.

C’est à Arles en 2010, lors de la corrida-concours, que « tout s’est noué » ef que « Ce jour-là le toro est devenu mon ami ». Et puis Raphaël se souvient que c’est ici, au siège de La Muleta, qu’il a vu José Tomas ouvrir la Puerta Grande de Madrid sans penser à ce moment précis qu’il serait le seul français a être appelé , dix ans plus tard, dans la cuadrilla du maestro. Ce sera pourtant le cas le 16 septembre 2012 pour ce mémorable solo dans les arènes de Nîmes. Depuis la réputation de Raphaël Viotti n’a fait que croître au fil de nouvelles expériences et son souhait est que sa temporada 2015 ressemble à celle de 2014. Nul ne doute qu’elle soit encore plus dense et complète.

Le trophée lui sera remis par André-Guy Caumartin sous l’ovation des aficionados présents ...

 ... avant de rendre lui-même hommage à son aîné er modèle ... déjà ému.

Christian Romero, 4^ème lauréat de ces trophées … « Est-il besoin de le présenter ? » demande Yannick Jaoul qui répond que « Pour les arlésiens, il est à la corrida ce que l’ACA est au foot : une institution ». Moi je veux bien mais à condition que l’on en reste à l’ACA d’avant la montée en 1ère Division … vous connaissez ma « passion » pour le foot et les footeux … fermons la parenthèse.

Donc, « l’institution  selon St-Yannick »  c’est Christian Romero « l’arlésien »  qui, depuis bientôt 35 ans,  court les ruedos, « un des rares toreros en activité a être à cheval ( !) sur deux époques. La première un peu flamenca où il fréquente le mundillo plutôt porté sur la légèreté et l’insouciance … et une deuxième plus professionnelle dans laquelle il se reconnaît davantage ». A noter que, avant de s’engager dans cette voie, Christian Romero pensait qu’il ne pourrait jamais être torero « Je n’étais pas assez courageux » se rappelle-t-il. Pourtant le déclic s’est produit un jour de 1981 où, appelé pour faire de la figuration il donna deux passes qui ont suffi à le décider.

Aujourd’hui, 30 et quelques année plus tard, ce sont 2000 corridas à son actif avec des toros de toutes origines, au service de nombreux toreros dont les plus grands et dans les plus prestigieuses plazas du sud-européennes et sud-américaines. Aujourd’hui, à 54 ans (qu’il ne fait pas même s’il reconnaît que les « jeunes » ne le ménagent pas lors de leurs footings) c’est avec Jean-Baptiste « Juan Bautista » qu’il poursuit son métier avec la même passion pour compléter un palmarès déjà impressionnant et une vie de torero qu’il incarne parfaitement.

Et, au moment de recevoir son trophée, sa discrétion, sa réserve et sa modestie ont été submergées par l’émotion qui l’a laissé un long moment sans voix après la chaleureuse ovation qui lui a été faite.

Emotion qui a été partagée par tous et par sa famille réunie autour de lui pour un grand moment de bonheur. L’aficion, c’est aussi des moments comme celui-là. Bravo et merci Monsieur Christian Romero.

 

Bravo et merci aussi à Yannick Jaoul, Charly, Jean-Pierre, Max, Elisabeth, Yvonne, Martine et les autres (je ne peux les citer tous et toutes) pour cette soirée de grande tenue qui s’est poursuivie autour du buffet et du comptoir  avec cocktail et apéritif offerts par … la Société Taurine La Muleta d’Arles.

Le président Jaoul avait commencé son discours en précisant que, tenant compte des remarques et conseils prodigués, il avait décidé de faire « court » … c’est ce que j’avais aussi envisagé pour ce compte-rendu mais on ne se refait pas. Alors tant pis pour ceux qui trouvent que discours, d’un côté, ou articles, de l’autre sont « trop longs et n’intéressent personne » … Je doute d’ailleurs qu’ils soient arrivés jusqu’à ces dernières lignes et, franchement, je m’en « tape le coquillard » … car je n’ai pas « l’ambition » ( !) de me « B.F.M.iser » toutes proportions gardées.

Et quand il y a eu de la « matière » à voir et écouter il y en a aussi pour en rendre compte … non ?

Et quand on aime, on ne compte pas !

ET D'AUTRES PHOTOS EN CLIQUANT SUR CE LIEN