Le Matador de toros Français Sebastien Castella, dans une lettre parue dans EL MUNDO le 10/08/2015 prend fermement position pour la défense de la tauromachie face aux attaques des extrémistes et au laxisme des politiques. Puisse cet acte de courage, d'un Torero dans le meilleur moment de sa carrière, constituer le cri de ralliement de tous les professionnels du mundillo et de l'Aficion Européenne.
Traduction Libre de la déclaration de Sébastien Castella
(Source http://www.toreoyarte.com/)
Merci à René-Philippe Arnéaudo "El Niño de San Rafael"
Mr Le Directeur:
Mon nom est Sébastien Castella et je suis Matador de Toros. Je sais que par les temps qui courent ce titre n'est pas la meilleure des cartes de visite, et c'est pour cela que je me m'adresse à vous, lassé de constater que les toreros sont utilisés comme monnaie d' échange et que notre image est vilipendée chaque jour dans la presse.
Je suis Français, vivant en Espagne depuis près de vingt ans. J'ai toujours admiré les Espagnols qui, à mes yeux, sont un peuple qui, historiquement, a défendu et combattu pour sa liberté. Aujourd'hui je ne le reconnais pas.
Chaque jour je suis témoin, avec étonnement, du fait que, en tant que citoyen européen, nos droits fondamentaux sont violés. Je revendique: le droit à la liberté et à la sécurité reconnu par l'article 6 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne; le droit à la liberté de pensée consacrée par l'article 10 du même document; le droit à la liberté d'expression et à la liberté des arts en vertu des articles 11 et 13 de cette lettre; ainsi que la protection contre toute discrimination, reconnue par l'article 21 du même document.
Si nous nous référons aux lois espagnoles, alors, en tant que citoyen Français résidant en Espagne, je m'irrite de voir comment celles-ci sont quotidiennement violées en matière tauromachique. Je pense particulièrement aux articles suivants de la constitution : l'article 14 ("Les Espagnols sont égaux devant la loi»), 18 ("Il garantit le droit à honneur »), 20 (" sont reconnus et protégés les droits [...] la production et la création artistique ») ou 35 (" Tous les Espagnols ont le devoir de travailler et le droit au travail ").
Serions nous, les professionnels et les Amateurs de tauromachie, des citoyens de deuxième classe, condamnés à voir notre liberté d'expression et de création artistique réduits par les exactions d'un mouvement animaliste qui n'a d'autre objectif que notre persécution politique et idéologique. Notre droit à l'honneur est violé chaque jour en nous traitant d'assassins et nous sommes privés de notre droit de travailler par la fermeture arbitraire d'Arènes, alors que les instigateurs se targuent d'être de supposés protecteurs des droits, mais qui en réalité croient plutôt dans le droit d'arracher leur liberté à un peuple qui a besoin d'élus qui agissent par et pour tout le monde, y compris les citoyens qui aiment les taureaux de combat et qui sont quelques millions à travers toute l'Espagne.
Le problème, Monsieur le Directeur, c'est qu'il est mal vu d'en parler. Mais maintenant soit nous cessons d'avoir honte, soit notre passion disparaîtra. D'abord ils limiteront nos liberté à la marge , puis viendront beaucoup d'autres limitations. Donc à partir de ces lignes, je veux faire appel tant aux Aficionados qu'aux professionnels, mais aussi à tous ceux qui aspirent à un pays libre, vraiment libre: nous allons nous réunir, marcher main dans la main; nous allons faire entendre notre voix et dire avec fierté que nous voulons exercer notre liberté d'aller aux "Toros" sans être agressés aux portes des arènes; nous allons dire que nous aimons les taureaux sans que l'on nous traite de meurtriers. Car aujourd'hui ce sont les arènes que l'on attaque, mais demain ce seront toutes formes d'art qui n'auraient pas grâce à leurs yeux. La pensée unique agit ainsi.
La tauromachie n'est ni de gauche ni de droite. Elle est apolitique. Elle a attiré des poètes, des peintres et des génies. Lorca et Picasso, deux artistes qu'on ne peut taxer ni de fascistes, ni de meurtriers. La tauromachie appartient au citoyens.
Sortons du placard et remplissons nos Arènes. Descendons dans la rue. Elle nous appartient autant qu'aux abolitionnistes. Nous sommes plus nombreux. Et nous pouvons crier plus fort.
Je dirais qu'il est temps de nous indigner, sans user de vocabulaire préconçu . Il n'y a pas de vérité plus grande que celle d'un homme face un taureau de combat. Ce que nous protégeons entre nos mains personne ne nous l'enlèvera.
Cordialement,
Sébastien Castella
Sr. Director :
Mi nombre es Sebastián Castella y soy matador de toros. Sé que en los tiempos que corren no es la mejor carta de presentación, pero precisamente por eso me dirijo a usted, cansado de que los toreros nos hayamos convertido en moneda de cambio política y nuestra imagen sea vilipendiada día tras día en el panorama informativo.
Soy francés, afincado en España desde hace casi veinte años. Siempre he admirado a los españoles como pueblo que, históricamente, ha defendido y luchado por su libertad. Y ahora, sinceramente, no lo reconozco.
Cada día presencio con estupor cómo se vulneran derechos fundamentales que, como ciudadano europeo, me corresponden: el derecho a la libertad y la seguridad que reconoce el artículo 6 de la Carta de los Derechos Fundamentales de la Unión Europea; el derecho a la libertad de pensamiento recogido en el artículo 10 del mismo documento; el derecho a la libertad de expresión y libertad de las artes amparados por los artículos 11 y 13 de dicha carta; o la prohibición de cualquier tipo de discriminación reconocida por el artículo 21 de ese mismo documento.
Si de las leyes españolas hablamos, como ciudadano francés residente en España me irrita ver cómo se vulneran diariamente, cuando al toreo se refiere, los artículos 14 ("Los españoles son iguales ante la ley"), 18 ("Se garantiza el derecho al honor"), 20 ("Se reconocen y protegen los derechos [...] a la producción y creación artística") ó 35 ("Todos los españoles tienen el deber de trabajar y el derecho al trabajo").
Porque, en efecto, aquellos que estamos en el mundo del toro, como profesionales o como aficionados, somos ciudadanos de segunda, a quienes se nos cercena nuestra libertad de expresión y creación artística en nombre de una presunta corriente animalista que no encierra más que una persecución política e ideológica. Se vulnera nuestro derecho al honor acusándonos día tras día de asesinos y se nos priva de nuestro derecho al trabajo cerrando plazas por capricho de quienes, enarbolando la supuesta bandera de la progresía, se creen en el derecho de arrebatarle la libertad a un pueblo que necesita gobernantes que gobiernen por y para todos, incluidos los que les gustan los toros, que somos unos cuantos millones en toda España.
El problema, Sr. Director, es que está mal visto decirlo. Pero o se acaba el tiempo de la vergüenza o se acabará el nuestro. Y primero cercenarán nuestra libertad, y después seguirán muchas otras. Por eso desde estas líneas quiero hacer un llamamiento no solo a los aficionados a los toros o a los que alguna vez han pisado una plaza, sino a todos aquellos que quieren un país libre, libre de verdad:vamos a juntarnos, a darnos la mano; vamos a alzar la voz y a decir con orgullo que queremos ejercer nuestra libertad para ir a los toros sin que nos acorralen en las puertas de las plazas; para decir que nos gustan los toros sin que nos llamen asesinos. Porque hoy son los cosos taurinos, pero mañana será cualquier otra manifestación artística que no les caiga en gracia. El pensamiento único es así.
El toreo no es de izquierdas ni de derechas. No es político. Es de poetas, pintores y genios. De Lorca y de Picasso, dos artistas poco sospechosos de fascistas ni asesinos. Es del pueblo.
Salgamos del armario y llenemos las plazas. Tomemos las calles. Son tan nuestras como de los prohibicionistas. Y nosotros somos más. Y podemos gritar más fuerte.
Diría que es la hora de indignarse, pero no quiero usar palabras manipuladas de antemano. No hay mayor verdad que la de un hombre ante un toro bravo. En nuestra mano está que no nos la quiten.
Atentamente,
Sebastián Castella
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